Le lémurien : un avenir à construire à l’est

Publié par Nathalie

Ils inspirent la sympathie et suscitent la curiosité des visiteurs dans les parcs zoologiques partout dans le monde. Ils sont l’objet de tous les soins dans les parcs nationaux à Madagascar.

Souvent, la fascination vous saisit lorsqu’au détour d’une randonnée dans une région restée sauvage ou dans un parc national, vos yeux croisent leur regard doux et attendrissant, qui inspire la compassion. Il s’agit des lémuriens, primates qui comptent quelque cent espèces dont la dernière fut découverte en 2010. Souvent noir et blanc, roux ou gris, le pelage soyeux, la queue annelée, s’aidant de ses pattes agiles pour manger ou se déplacer, le lémurien est un primate endémique de Madagascar, qui  ne vit nulle part ailleurs. L’indri indri, très certainement l’un des plus gros de l’espèce, nous ravit et nous intrigue à la fois, s’étirant au lever du soleil, courant dressé sur ses grands membres blancs terminés par des grosses pattes noires, s’étirant au soleil pour mener une vie paisible au pays de la lenteur et qui auraient les mêmes ancêtres que les hommes, pour ceux qui aiment les histoires qui bruissent au cœur des énigmes universelles. La plupart, omnivores, se nourrissent ainsi d’insectes ou de petits animaux tandis que d’autres espèces, herbivores, vont se nourrir de feuilles, d’herbe et de fruits. Ils vivent en groupes, certains peu nombreux, et lancent des cris puissants et stridents qui viennent déchirer le silence de leur habitat et parfois vos tympans, lorsque les membres de l’espèce s’interpellent d’un groupe à l’autre, d’un coin à l’autre. Leurs chants peuvent être ainsi extrêmement puissants, semblables à des coups de sirène !

Le maki kata, le vari, le lemur fulvus, le propithèque couronné, le microcèbe pygmée, le maki aux yeux turquoise, la liste est longue pour désigner ces espèces fascinantes, certes, mais des espèces en danger. En effet, si le lémurien donne lieu à des campagnes de sensibilisation qui se sont intensifiées et multipliées ces vingt dernières années, c’est en raison des menaces qui pèsent sur l’espèce. Des menaces qui fragilisent leur survie et au-delà sa pérennité parmi les générations à venir, pour disparaître. Ce sont des craintes fondées sur la détérioration significative de leur environnement dans lequel le lémurien perd de plus en plus se repères, privé progressivement de son milieu naturel. Les déforestations, avec comme conséquences, l’extinction des espèces qui fondent sa nourriture, des insectes, des animaux, pour la plupart, endémiques, disparition de son habitat, ont parfois conduit à la disparition de certaines espèces de lémuriens ces vingt dernières années. Si de nouvelles espèces ont été découvertes sur la même période, leur reconnaissance, toutefois, ne comble guère, les difficultés que rencontrent les autres espèces pour se reproduire. Les populations locales poursuivent des pratiques ancestrales qui, il y a une trentaine d’années encore, affectaient peu l’environnement : la coupe du bois qui sert à la cuisson des aliments ou à d’autres fins domestiques. Aujourd’hui, Madagascar compte environ dix-huit millions d’habitants, mais l’évolution démographique est telle qu’elle multiplie, par nécessité, les incursions qui dégradent les forêts fluviales de l’est de l’île, autrefois sauvages, certaines primaires, l’habitat naturel des lémuriens. Seule une prise en compte de la dimension globale des enjeux d’une nécessaire croissance économique peut sauver la mascotte de l’île.

C’est aussi à nouveau la mascotte de la RNS 2011 avec plusieurs espèces au centre d’actions de protection de la recherche menées par le parc zoologique et botanique de la ville de Mulhouse. L’occasion au prochain numéro de consacrer nos pages à un établissement qui a placé, la conservation de la nature et la préservation des espèces rares ou menacées au cœur de ses préoccupations■

Hanitra Rabefitseheno



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