La relève : les raisons d’y croire

Publié par Nathalie
Amiel Tovoarimino et Elodie Randrianomanana

First Mister and Miss RNS

Des jeunes, filles et garçons, méritent que l’on s’y attarde. Tout juste sortis de l’adolescence, ou jeunes adultes, ils ont avant tout pour passion la RNS. Ils vivent avec depuis le berceau, c’est la deuxième génération de la manifestation. « Si on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans », la maturité de ces jeunes nous étonne, nous surprend, nous éblouit. Portraits


Elle déboule, lance deux-trois mots, tourne les talons, fend l’air, puis disparait. La jeune fille ne laisse pas indifférent. Dans la foule qui se trémousse sur la piste noire de monde, au-dessus, un ballet de faisceaux lumineux exécutés par les spots, verts, bleus, jaunes et roses du gymnase, se détache sa fine silhouette, le teint cuivré, le port altier, forgé par des années de danse classique, le geste sûr, mais délicat, une voix unique, pas si longtemps sortie de l’adolescence, mais éraillée ce soir-là. Une fille qui a tout d’une grande. Elle, c’est Nafissa Tovoarimino, vingt-et-un ans, tombée, toute petite, dans la potion magique de la RNS. Un mélange de Hall Berry, Rihanna, et Victoria Beckam, avec sa coupe de cheveux noirs d’ébène, sa mèche qui barre le haut du front, sa tenue faussement décontractée, mais parfaitement maîtrisée, une veste jaune qui renforce sa carrure tout en muscles, mais féminine, mettant en valeur un simple tee-shirt, d’un blanc immaculé, porté sur un pantalon noir qui souligne ses jambes de fuseau. La conception, l’organisation, le pilotage de la soirée Spring break party, la soirée dédiée aux jeunes, c’est elle. Était-elle seule ? Non bien sûr. Elle a su s’entourer d’une équipe de bénévoles, filles et garçons, enthousiastes, efficaces, au point que les abus de langage, involontaires, ont pu en amuser certains. Il est bientôt vingt-deux heures lorsque Nafissa, à cet instant, une boule de nerfs, en Miss Panique, se fend d’un « laissez passer, c’est mon staff !», suivie de deux jeunes gens, à l’entrée du complexe sportif Saint-Symphorien où devaient se dérouler les deux soirées de clôture. Certains s’esclaffent, d’autres s’étranglent. Inutilement. Car notre jeune femme, fréquente la RNS depuis son premier biberon et a l’humilité non feinte des grands, ceux qui comptent, mais n’en ont cure, seuls portés par leur engagement et le plaisir de servir autrui. Son parcours ne laisse aucun doute sur la réalité de ses valeurs, de son engagement et son dévouement. «Je suis née en France, cependant, mes origines, je les vis tous les jours avec mes deux parents qui viennent depuis toujours à la RNS ». Notre demoiselle a-t-elle des passions ? « Je fais partie d’un groupe à vocation culturelle, Ny Tovo, je danse depuis toute petite, j’ai commencé par la danse classique, en ai longtemps fait, la danse classique, c’est quand même la base de la danse. Avec mon groupe, nous animons des dîners, on présente des danses du Sud – ah, le Sud ! – du Nord, et de toutes les régions côtières. J’ai été à bonne école, mon père est danseur. » Et elle ajoute : « le sport, c’est aussi ma passion », mais a-t-elle le temps de se consacrer à ses violons d’Ingres ? En fait, Nafissa allie passion et études avec la maîtrise qui sied à une femme de son époque, moderne, capable de concilier tout cela. Actuellement en troisième année dans la section sport et management d’une école supérieure de commerce, notre nouvelle bénévole a donc tout le profil des jeunes générations du XXIe siècle…, de celles de la RNS. Et des valeurs, qu’elle attend aussi des jeunes gagnants de l’élection Miss & Mister RNS 2013. « Je n’ai d’ailleurs retenu que les candidatures qui exprimaient leur attachement à des valeurs, en particulier celles de la RNS, la fraternité, certaines candidatures étaient tièdes, je ne les ai pas retenues ». Nafissa poursuit : « J’espère que les jeunes lauréats s’investiront l’année prochaine, par exemple, en remettant les coupes, qu’ils vont être les représentants de la RNS, incarner ses valeurs ». On la rassure. Sait-elle que l’idée d’une élection Miss & Mister avait été retoquée quelques années plus tôt ? Qu’importe. Nafissa entendait innover, mettre davantage en valeur les jeunes RNS-istes, les motiver, d’où sa candidature. La suite, on la connait. Sur place, son enthousiasme, son dévouement et son efficacité nous ont bluffés. Nafissa emporte l’admiration de tous. Alors que l’équipe s’affaire, débarrassant le QG après un repas à la bonne franquette dans les étages du Complexe Saint-Symphorien, Olivier Razafindranaivo, président du CEN, ne cache pas sa satisfaction. Un large sourire barre son visage, certes fatigué par une nuit blanche, mais les yeux brillent de plaisir : «c’est bon, la relève est assurée ! » Nafissa conclut : « je suis une battante, mais j’avoue que ça a été super difficile, mais voilà, j’ai essayé d’innover en proposant une distribution de cadeaux, des bonbons et des goodies lumineux, je crois que les jeunes ont apprécié… », « J’ai essayé de « réveiller » la soirée habituellement dédiée aux jeunes, d’où mon idée de Miss & Mister, il y avait une très bonne ambiance, par contre, le public aurait voulu voter ». Les critères du jury ? « Est-ce qu’ils tiennent un stand, est-ce qu’ils ont un rôle dans l’organisation de la RNS, quelles sont leurs motivations, leurs valeurs ». Nafissa aurait voulu un petit speech de chaque candidat ce soir-là, mais ce n’est que partie remise.

Les hommes du président

De la présidente, devrait-on dire. Zoom sur Andrianina Andrianomenjanahary, francilien, vingt-trois ans, actuellement étudiant en marketing, se préparant à une spécialisation dans l’évènementiel. Il est aussi, l’un des organisateurs du Sport’ily, qui va se dérouler à Saint Cloud (92), le samedi 25 mai prochain*.

Durant ces trois jours comme en amont, voilà un jeune garçon, lui aussi tombé tout petit dans la potion magique de la RNS et dont la candidature pour le CNO 2013 témoigne de l’éclosion de talents qui ne demandent qu’à émerger. Très investi dans l’organisation de la soirée DJ contest, avec, à ses côtés, Nafissa, il témoigne : « la soirée DJ contest était un galop d’essai, mon investissement a permis de faire venir des DJ aux compétences reconnues, et va au-delà du sport ; c’est ma première expérience et nous avions un jury de haut niveau. » On ne présente plus Kra-Deejay, ingénieur du son ; vice-champion AKDMIX pour les initiés, il a fait de la musique sa passion dès son plus jeune âge sur les plages et dans les villages du Sud avant qu’il n’aille faire ses études à Paris. A l’instar de Kra Deejay, Airnix, anime la soirée de clôture des jeunes. On peut lire dans sa biographie sur le web : malgré son jeune âge, ce garçon talentueux, passionné de musique depuis tout petit, « a déjà derrière lui une dizaine d’années aux platines ».

Simjay, quant à lui, est passionné de Beat juggling & scratch, le novice se surprend à aimer sa musique, et ses lointaines similitudes avec Bensonhurst Blues d’Oscar Benton. Bref, la soirée de clôture était animée par des pointures du deejaying de la scène malgache, dont la force de leur musique se reconnait à la capacité à faire de la musique de leurs origines et des influences de la scène européenne un mélange assumé de sonorités entre le tsapika, le salegy, le rap, le blues, le metal music, et le hard rock. DJ Topic, vice-champion du monde IDA 2012 et DJ Vega, champion de France Scratch 2010 (BAB) avaient animé la soirée de la veille.

« Aucune grâce extérieure n’est complète si… »

Ne nous y trompons pas. L’élection Miss & Mister RNS 2013, c’est un peu de beauté, beaucoup de valeurs. Plus encore, « aucune grâce extérieure n’est complète si la beauté intérieure ne la vivifie ». Il est grand, même très grand, a l’allure d’un Adrian Body du Sud, et soutient parfaitement la comparaison avec l’acteur qui, à ses heures perdues, pose sous les flashs des photographes de la mode. Mais lorsqu’on l’interroge, celui qui est élu Mister RNS 2013 insiste sur son parcours, ses origines, et on devine qu’il est à l’aise partout, sur les rives du canal du Mozambique, sur les terres bretonnes, à Mahajanga, comme à Paris. Grand sportif, membre d’ANAMAF, une équipe de basket, à la RNS, il vit ses valeurs, inculquées par ses parents, sportifs dans la même équipe. « Mes parents ont voulu me transmettre ce qu’ils ont appris à la RNS », et tient à préciser : depuis l’âge de quatorze ans, il se rend à la manifestation de la diaspora de son propre chef. « La fraternité, ça fait plaisir de voir qu’on est capables d’être tous rassemblés au même endroit, en Europe, de retrouver la famille, des amis que l’on n’a pas vus depuis longtemps, et même de faire des rencontres ». Sa ville préférée, au pays, c’est Majunga ; on lui souffle que justement, c’est la ville la plus cosmopolite de l’île. Le volet culturel, notre Adrian Body malgache y porte un intérêt véritable : « c’est un moyen de connaître la culture de son pays d’origine, cette année, j’ai découvert la différence entre le salegy et le tsapiky, tout est dans le visage, ses expressions identitaires tandis que le salegy insiste plus sur les mouvements du bassin, pour moi, c’est fabuleux ! ». « Savez-vous que « tsapiky » vient de « Aïe, ça pique ! » ? Ah ? Auréolé de son titre, Amiel Tovoarimino compte bien s’en servir, mettre en avant une jeunesse « pas forcément identifiée », nous précise-t-il. Bien sûr, il a l’ambition d’un jeune bien dans sa peau. Plus tard, j’aimerais créer une chaîne hôtelière, une fois au pays, nos plages sont si belles ! », pourquoi pas à Majunga, « la ville de mon père. Les gens y sont très, très accueillants, j’aime en particulier, le front de mer, les étals de brochettes, la multitude de restaurants, aussi pittoresques que sont leurs menus alléchants, c’est le top ! » conclut notre interlocuteur. Son cursus est à la hauteur de son ambition, Amiel termine son BTS de comptabilité et gestion d’entreprise et prépare les concours d’entrée en écoles de commerce pour se spécialiser dans le commerce international.

Son alter ego, silhouette fine, taille moyenne, physique discret, des cheveux de Cléopâtre qui recouvrent majestueusement le dos, un port de reine, qui soutient un minois, qu’illumine un magnifique sourire, de franches rondeurs, de belles courbes, un air lointain de Beyoncé, Élodie Randrianomanana est la gagnante féminine de Miss & Mister RNS 2013. Grande sportive, la miss a la tête sur les épaules, poursuivant des études de management à la Kedge Business school, située à Paris, dans le 7e arrondissement.

Des jeunes, des talents, des parcours, des valeurs surtout. Engagement et fraternité. C’était le portrait de jeunes comme on les aime. Ils ont la vie devant eux. Et déjà la poésie de l’âme des grands.

La relève à la RNS : on a toutes les raisons d’y croire.

*Stade du Pré Saint-Jean

R.D. 985 – Avenue du Général Leclerc ( Coordonnées GPS )

92210 SAINT-CLOUD

Tel. 01.46.02.26.43 –

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