Le Patrimoine de Madagascar

Publié par Nathalie

Le mot patrimoine vient du latin « patrimonium » qui signifie littéralement: l’héritage du père. Dans son acception contemporaine de bien collectif, il peut être défini comme l’ensemble des richesses appartenant à une communauté, héritage du passé ou témoin du monde actuel, indispensable à son identité et sa pérennité, résultant de son talent et reconnu digne d’être sauvegardé et mis en valeur afin d’être partagé par tous et transmis aux générations futures.

Cette notion se traduit en malgache par « vakoka ».

La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), réunie à Paris du 17 octobre au 21 novembre 1972, en sa dix-septième session établit une « Convention concernant le patrimoine mondial, culturel et naturel » en 38 articles (http://whc.unesco.org/fr/conventiontexte/) dans laquelle apparaît une première classification du patrimoine mondial, entre naturel et culturel et l’obligation pour chaque Etat signataire d’assurer l’identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures du patrimoine culturel et naturel sur son territoire. Un comité intergouvernemental est érigé et un fonds pour la protection du patrimoine mondial mis en place.

Pour Madagascar, sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial:

– naturel:

– La réserve naturelle intégrale des Tsingy de Bemaraha (1990)

– Les forêts humides de l’Atsinanana (2007)

– culturel:

– La colline royale d‘Ambohimanga (2001)

Sont inscrits comme Biens soumis à la liste indicative:

– Paysage culturel rizicole et hydraulique de Betafo (1997)

– Site et Rova de Tsinjoarivo (1997)

– Sud-Ouest Malgache, Pays Mahafaly (1997)

– Falaise et grottes de l’Isandra (1997)

Antongona (1997)

– Réserve Spéciale d’Anjanaharibe-Sud (extension des forêts humides de l’Atsinanana) (2008)

– Les forêts sèches de l’Andrefana (2008)

L’Unesco introduit la notion de Patrimoine Immatériel dans une convention adoptée le 17 octobre 2003 à Paris (http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00006) qu’il définit comme: les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés et dont il indique quelques domaines de manifestations:

(a) les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel ;

(b) les arts du spectacle ;

(c) les pratiques sociales, rituels et événements festifs ;

(d) les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ;

(e) les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.

Est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité pour Madagascar:

– Le savoir-faire du travail du bois des Zafimaniry (2008)

Madagascar est signataire de ces conventions, pourtant plusieurs évenements de son histoire contemporaine entachent les principes de protection et de sauvegarde de son patrimoine:

– Incendie du Palais du Premier Ministre (1976), du Rova de Manjakamiadana (6 novembre 1995)

– La culture sur brûlis, les feux de brousse et la production de charbon de bois continuent de déforester 150 000 hectares chaque année soit 0,6 % des forêts rescapées. Il reste la moitié de la couverture forestière de 1950 avec un risque de disparition en 30 ans.

Et dans les cinq dernières années, ces faits qui defrayèrent la chronique:

– Incendie de la maison de la radio et de la télévision à Anosy et destruction des archives audio-visuelles (26 janvier 2009)

– Vol et disparition de la couronne de la reine Ranavalona I (4 décembre 2011)

– Incendie démarrant sur l’allée des baobabs et détruisant 20 ha sur 350 à Bekonazy-Morondava (24 novembre 2012)

– Trafic et exportation illicite d’or, du bois de rose et de tortues

Les perspectives ne sont pas toutes sombres puisque l’Etat par la voix du président de la république à décidé de donner un coup d’arrêt et de trouver une solution au trafic du bois de rose. Des travaux de fonds, même s’ils ne sont pas fortement médiatisés sont réalisés par des associations locales, en partenariat parfois avec des organismes internationaux pour restaurer, protéger, sauvegarder ce patrimoine. WWF Madagascar and Western Indian Ocean, qui s’est choisie une nouvelle country director malgache, indique trois dossiers prioritaires: la lutte contre le trafic de bois de rose et de tortues et la préservation du canal du Mozambique, où se trouveraient des réserves de pétrole et de gaz que les experts qualifient de gigantesques.

Madagascar est riche de sa biodiversité: on y trouve par exemple quelques 50 espèces de lémurs, sept espèces de baobab peuplent les forêts sèches du pays, contre seulement une seule sur le reste du continent africain. Par ailleurs, Madagascar compte 294 espèces d’oiseaux dont 107 sont endémiques et 247 espèces d’amphibiens dont 245 sont endémiques.

Le CEN organise cette année à Poitiers les 19, 20 et 21 avril, une Exposition et des animations sur ce thème. C’est une modeste contribution à la sensibilisation du grand public et particulièment des jeunes au patrimoine naturel et culturel, matériel et immatériel de leur pays d’origine. Les grandes parties prévues sont:

– Essai d’inventaire.

– Problématiques de la protection et de la sauvegarde.

– Quelques organismes et entités acteurs.

– Perspectives.

Nous vous attendons nombreux au « Village de Madagascar » de Poitiers, au centre d’information et d’orientation de la RNS.

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