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u sommet de la rue, bordée de rangées d’arbres, une maison surplombe une épaisse clôture végétale terminée par un portail en bois gris-bleu dont les interstices ne laisseraient passer aucun œil curieux. C’est derrière cette façade qui se fond dans le paysage tranquille d’un quartier cossu de la région parisienne que se dessinent les premiers canevas de la Rencontre Nationale Sportive et les rendez-vous de la communauté malgache en Europe. La dernière édition vient à peine de s’achever, que déjà, on envoie les remerciements, pour rédiger ensuite les bilans et tirer les leçons tout en songeant à préparer le week-end pascal de l’année n + 1.
À peine a-t-on franchi le seuil de la porte, le décor est planté. Dans le salon, transformé pour l’occasion en salle de réunion, le rituel, se déroule, invariable, les écrans obstinément dressés, le vidéo projecteur trônant sur le guéridon, l’écran amovible tiré sur la façade vitrée de la pièce.
La réunion mensuelle peut enfin commencer tandis que les premières odeurs de cuisine nous alertent sur les délices qui vont suivre, préparés par les soins de la maîtresse de maison. Premier ingrédient d’une réussite : une femme aux commandes, avant tout soucieuse du confort de ses hôtes, un mot attentionné pour chacun, d’une d’une sensibilité généreuse, pour recevoir depuis dix ans les troupes permanentes sans jamais se départir de son sourire chaleureux ni de sa bonne humeur. Support indéniable de tous les instants aux côtés de son époux et des membres permanents, la maîtresse de maison est aussi celle qui saura être présente toute l’année pour être de bon conseil, aider dans les phases de bouclage, servir d’appui dans tel projet, dans la logistique, organiser les buffets du tirage au sort, des remerciements des bénévoles.
Deuxième ingrédient où puiser la réussite du CEN : la personnalité sans égale du président. Sportif invétéré, plusieurs fois récompensé, capable à chaque stade du projet d’allier synthèse et analyse, très perspicace pour cerner les enjeux, les points forts, les écueils, dresser tous les contours d’un projet, Olivier Razafindranaivo est un chef rassembleur. Un homme de foi dynamique, réactif, capable de fédérer des forces vives autour du message de la RNS. Un homme de sagesse, de compromis, gardien de l’éthique du CEN qui ne saurait souffrir avec lui aucune faiblesse. Mais aussi un homme d’une étonnante humilité pour être à la tête de l’association qui organise la plus grande rencontre de la diaspora.
Troisième ingrédient que recèle la réussite de la RNS : des instances et des équipes qui ont toujours gardé le feu sacré et dont les membres n’ont de cesse au fil des années d’améliorer les projets au sein de la Rencontre, de rallier les meilleures volontés, d’allier compétences, plaisirs et humour avec le sens de l’engagement et du partage bien au delà d’une guerre des egos qui, du reste, n’aura pas lieu. C’est aussi, dans les pratiques journalières, des milliers de mèls, des centaines d’appels cumulés, des réunions dans chaque domaine. Un investissement quotidien, une éthique et des valeurs de partage que nul ne saurait contester.
Quatrième ingrédient : une vice-présidente et deux coordinateurs, à l’image du président, qui portent haut le projet de la RNS, d’une éthique et d’une humilité que tous leur reconnaissent. Un trinôme soucieux de l’épanouissement de tous dans une aventure collective qui se vit chaque mois, chaque semaine, chaque jour dans laquelle les mots compromis, arbitrage, rassemblement et partage ont un sens, un vrai.
Cinquième ingrédient et non des moindres : la volonté de tirer toutes les leçons de l’édition écoulée, mettre à profit les enseignements pour améliorer, se nourrir des remarques et suggestions, enrichir et innover les démarches, les projets et ainsi être toujours au plus près des besoins et des souhaits des sportifs sans oublier le public.
Sixième ingrédient : Des sportifs, toujours plus nombreux, qui font l’évènement. Attachés à la Rencontre, comme ils le sont pour leur culture et le pays d’origine de leurs parents, ces jeunes talents, ces graines de champions ou ces sportifs chevronnés disputent des compétitions toute l’année ou préparant la RNS au sein d’équipes associatives ou de clubs professionnels. Indissociables de la Rencontre, ils en sont le fer de lance et l’objectif. Jugez-en, 300 sportifs de disciplines individuelles, autour de 100 équipes pour les sports collectifs en quête du Graal malgache tout en vivant le credo de la Rencontre, « la fraternité avant la compétition » dans l’unité de tous.
Septième ingrédient de la réussite de la Rencontre : des valeurs associées à une éthique qui unit les membres, les sportifs, les associations, les partenaires, dans un même état d’esprit : une éthique fidèle à la genèse des valeurs fondatrices.
Au lendemain de l’édition 2011, qui pour la première fois, a eu lieu dans l’est de l’hexagone, sont livrés les sept ingrédients de la réussite d’un évènement qui par sa durée même en est la preuve sans que chacun ne se départe d’un sens de l’humilité, d’un sens de l’engagement et du collectif, qui fait la solidité d’un projet. Un projet que portent des hommes et des femmes, tous bénévoles. Un projet auxquels s’associent, entraînés dans le même dynamisme, le même enthousiasme, la même foi pour les mêmes valeurs, plusieurs dizaines de bénévoles qui se mobilisent ainsi durant les trois jours. Un projet qu’est celui de la RNS, la promotion du sport et de la culture de Madagascar dans l’unité dont nous sommes tous profondément attachés. Sept ingrédients indissociables, sept ingrédients qui font la force du CNO, du CEN, de la RNS tout simplement.
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