Au commencement, la RNS a adopté comme devise: «Firahalahiana vao fifaninanana ». Elle reste sienne jusqu’à aujourd’hui. Elle se traduirait par : « l’esprit de fraternité prime sur la mentalité de compétition ». Il s’agit de réaffirmer l’esprit et l’âme de ce qui fonde l’unité et la cohérence de ce que nous entretenons, forgées depuis des décennies et consolidé d’année en année, stabilisé aujourd’hui pour cette édition poitevine de notre grand rassemblement. La RNS est effectivement un esprit qui prévaut sur celles et ceux qui ont la fierté de préserver et de « porter haut » des valeurs puisées et héritées de la terre de Madagascar. Ces valeurs constituent bien plus qu’un « supplément d’âme ». C’est un socle culturel et historique commun. C’est un socle qui, même au-delà des mers, nous rappelle et nous renvoie les forces telluriques de notre tanindrazana. Ces valeurs s’apparentent à celles qui fondent toutes les sociétés, où l’appartenance à une même terre, un même sang, fait vibrer nos cordes de solidarité, nos aspirations à bien vivre ensemble, notre ambition à promouvoir ce qui assoit le respect de chacun et l’espérance pour tous. Ces valeurs sont celles de la fraternelle solidarité, de l’égalité devant les règles qui s’imposent à tous, des chemins du dépassement de chacun pour l’œuvre collective. Nous pouvons être fiers de ces valeurs promues et préservées. Car la RNS n’a jamais failli, y compris lorsque les contingences extérieures et les turpitudes individuelles venaient à tenter d’interférer dans ces dispositions. La RNS n’a jamais failli à ces cautions collectivement prises, dans ces règles communément admises et dans ces ambitions également promises. Nous pouvons être fiers de la capacité des enfants de Madagascar, par deçà les océans, à faire prévaloir une autre idée, d’autres préoccupations et de véritables usages stabilisés qui ressemblent à la richesse paisible, la complexité accueillante et la diversité unifiante du pays de notre ile indivisible et partagée. Vis-à-vis de Madagascar et au regard du monde, la RNS ne saurait se cantonner en dehors des turbulences qui traversent avec récurrence, et aujourd’hui encore, notre pays. La RNS ne saurait être appréhendée hors des contingences qui nous questionnent : les problèmes, les systèmes et les amoralités qui interpellent les relations entre les hommes et les nations actuellement. La RNS ne peut pas être un instant de fierté et de réjouissance hors du monde. La RNS ne peut pas n’être qu’un évènement qui oublierait ce que nos compatriotes vivent. La situation est, pour les populations, réellement douloureuse, les évènements sont au regard de notre histoire, cruellement dérisoires. De même, la RNS ne peut écarter les difficultés et d’autres formes de barbarie que le monde – que l’on appelle en crise – subit. Gageons tout simplement, et humblement, que concernant Madagascar en tout cas, ce que nous accomplirons ici sera conforme à une certaine fierté. A la fierté, que nous devons à nos compatriotes et à toutes les bonnes volontés qui demandent pour Madagascar des choses simples, de la stabilité, de l’ambition collective et des règles de vie communes qui s’imposent – sans soubresauts – à tous et à chacun. Gageons aussi que, ce que nous renvoyons au monde de cette manifestation, somme toute modeste, nous invite à repenser le caractère salutaire et primordial du bien public, de la chose partagée et de l’envie de bien faire ensemble. Le sens et le lien que procure la RNS, puisent ce qui lui donne sa volonté à rester consensuelle et sa capacité à imprimer sa pérennité, dans une crédibilité à assumer ces débats, sans jamais remettre en cause les délibérations et les décisions qui en sont issues. Liva Ramanana-Rahary
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